Base commune de discussion (Partie 1 : L'état du monde)

UNE NOUVELLE EPOQUE, UN AUTRE MONDE

Le monde dans lequel nous vivons désormais appelle-t-il et permet-il encore la mise en oeuvre d’un projet de changement dans notre pays ? De la réponse apportée à cette question dépend en grande partie la crédibilité du combat que nous menons. Or, si chaque individu a désormais conscience que son avenir dépend peu ou prou de ce qu’on appelle la mondialisation, celle-ci est majoritairement vécue comme un obstacle majeur à un tel projet de changement. C’est l’une des principales difficultés auxquelles nous nous heurtons.

Pour notre part, nous ne pensons pas que la mondialisation, qui est devenue notre quotidien, qui peut donner espoir ou effrayer mais est et restera notre réalité, ferme la porte à des changements émancipateurs. Au contraire, elle peut être une chance de progrès immense, de mise en commun inédite pour l’humanité. Le processus de mondialisation actuel a été et demeure piloté par les exigences d’un capitalisme financier et ultralibéral qui soumet la nature et toutes les activités humaines, le vivant lui-même, à la recherche exclusive du profit. C’est l’obstacle à lever.

Nous puisons aujourd’hui dans une analyse renouvelée et actualisée de l’état du monde la conviction qu’un autre mode de développement, une autre conception du développement humain sont nécessaires et possibles. Mais les combats à mener doivent partir des réalités d’aujourd’hui, non d’un monde qui a vécu.

Nous avons changé d’époque et sommes entrés dans une véritable mutation de civilisation. Nous vivons un état du monde en transformation permanente, très instable, une nouvelle période historique marquée par une accumulation de crises et de processus de transformations dans tous les domaines qui sont autant de défis pour le monde et pour l’humanité. Ne pas le voir, se tromper d’époque, c’est apparaître, même à notre corps défendant, comme les défenseurs des acquis d’un monde perdu, plutôt que comme les porteurs des potentiels du monde nouveau qui cherche à se construire. C’est surtout ne pas agir sur les bons leviers, les lieux de pouvoir qui décident réellement de l’avenir, les représentations qui façonnent les consciences. Quels sont, à grands traits, quelques-uns des enjeux de ce nouvel état du monde ?

Révolution informationnelle, révolution des connaissances.

Révolution informationnelle, biogénétique, nanotechnologies… La croissance exponentielle des nouvelles technologies de l’information et de la communication, leur diffusion dans la société, le nouvel âge dans lequel sont entrées les connaissances bouleversent notre quotidien. Ces révolutions accroissent de façon spectaculaire les capacités d’expression et de création des êtres humains, qui n’ont jamais eu autant de possibilités d’agir sur leur milieu de vie, pour le meilleur comme pour le pire. Les problèmes éthiques soulevés, les choix de civilisation sont considérables. L’accélération de ces changements bouleverse en continu le travail, les technologies, les sciences, les produits, la consommation, les rapports au territoire et à la nature, change la structure, l’organisation, la localisation des activités salariées, déplaçant le centre de gravité des chaînes de fabrication vers les bureaux d’étude. La création de richesse dépend de plus en plus de l’appropriation des connaissances, des savoirs, des compétences. Cette révolution transforme les rapports de production, les rapports sociaux, en appelle de nouveaux.

Avec ces révolutions, les besoins et les possibilités d’intervention et d’association des producteurs que sont les salariés sont plus grands que jamais. La tendance à la prédominance des activités informationnelles accroît les exigences de partage, ouvre des champs immenses au développement et à la mise en commun des capacités créatrices des salariés et des individus, ce que Bill Gates nomme avec mépris le « communisme informationnel ». Cela exacerbe les antagonismes capitalistes, en créant des conditions objectives de son dépassement. Mais le capitalisme, lui, tente d’exploiter cette révolution dans le seul but d’accroître la rentabilité financière des capitaux, organise le partage des savoirs sous le contrôle des multinationales pour faire « rendre plus de valeur aux actionnaires », capte et asservit les intelligences sans diffuser les pouvoirs, bride, verrouille, domine, contrôle, instaure les péages, marchandise. Le partage et la mise en commun de ces potentiels contre leur confiscation capitaliste est un des grands enjeux du XXIème siècle.

Nouvelle phase de la mondialisation capitaliste.

La domination capitaliste s’intensifie et s’étend à toute la planète, à tous les champs d’activité humaine. C’est l’autre dimension structurante de l’actuelle mondialisation. La libéralisation des mouvements de capitaux a permis la mondialisation d’un capitalisme financiarisé à outrance, piloté par l’exigence de rendements financiers exorbitants, poussant à la surexploitation des mains-d’œuvre, à leur mise en concurrence exacerbée. La déréglementation financière et commerciale a poussé un ultralibéralisme forcené des échanges, une mondialisation des processus mêmes de production, au service des plus grands groupes capitalistes transnationaux, poussant à la marchandisation de toutes les activités humaines, à une mise en concurrence planétaire des salariés, à la privatisation des services publics, au recul des souverainetés économiques et alimentaires, mais aussi à une interdépendance accrue de toutes les économies. Les grandes organisations internationales, comme le FMI, la Banque mondiale, l’OMC, ont été transformées en instruments de ces processus de domination.

Cette mondialisation sous domination capitaliste creuse des inégalités redoutables entre pays et régions du monde, comme au sein de chaque pays. La contre-offensive néo-libérale, qui a pris forme dans les années 80 et 90, doit faire face à une critique grandissante de la domination des marchés et des institutions chargées de les « réguler ». Elle génère des ravages sociaux, écologiques et sociétaux grandissants, des contradictions explosives et des inquiétudes sur le devenir même de la planète. D’autant que le fait nouveau de ces dernières années est l’enchaînement des crises, financière, énergétique, environnementale, alimentaire, avec la résurgence d’« émeutes de la faim », affirmant et amplifiant une crise systémique de longue durée. Face aux nouveaux défis de l’humanité, le mode de développement capitaliste éprouve les limites historiques de son efficacité. Le capitalisme présentait sa globalisation comme la fin de l’histoire. Sa capacité à assurer l’avenir du développement humain est aujourd’hui en question.

L’avenir de la France en jeu.

Dans ce processus de mise en concurrence à l’échelle du monde, l’avenir de la France est doublement mis en jeu : parce que des acquis sociaux, démocratiques, culturels, marquants de son histoire, empreints des valeurs fondatrices de notre République (liberté, égalité, fraternité) sont menacés d’être mis en pièces ; parce que les forces capitalistes de notre pays ont décidé non plus de composer avec ces acquis mais de tourner la page et de les liquider pour se jeter à corps perdu dans la compétition capitaliste mondialisée. La politique de Nicolas Sarkozy marque de ce point de vue une rupture. Code du travail, Sécurité sociale, services publics, école publique, enseignement supérieur et recherche publique, laïcité, libertés publiques, création culturelle, institutions républicaines, ouverture au monde… tout ce qui fonde une conception progressiste de la personnalité de la nation française est sur la sellette. L’avenir de la France est aussi en question dans la crise très profonde qui est celle de toute la construction européenne, crise de projet, de confiance et de crédibilité.

Ce sont non seulement les couches populaires, mais la grande majorité de la population qui est menacée par l’insécurité sociale. Les grands groupes français ou franco-européens détruisent désormais plus qu’ils ne contribuent au développement de l’emploi et de la ressource fiscale en France, fondant à l’instar des groupes transnationaux leurs stratégies financières sur la mise en concurrence des territoires, le pompage des aides publiques, des fiscalités à bas coût qui asphyxient nos finances publiques.

Ces politiques et ces stratégies tournent le dos au développement national, à la construction d’une Europe de progrès, à l’atout que pourrait justement représenter l’engagement de notre pays dans un mouvement de transformation sociale à l’échelle européenne et mondiale.

Un salariat mondial en plein bouleversement.

Les transformations du capitalisme étendent le champ des dominations mais aussi celui des résistances. Le mouvement de « salarisation » des populations actives se généralise à tous les pays. Ce mouvement est marqué par de profondes contradictions. La crise du travail, de sa finalité est une dimension importante, notamment dans des pays comme le nôtre, où la financiarisation malmène l’entreprise et le travail, où l’intensification de l’exploitation provoque stress et souffrances grandissants. Cela s’oppose aux potentiels de rapprochement des salariés, à leurs aspirations croissantes à être correctement payés, à être respectés, à se former, se cultiver, évoluer, à intervenir dans les gestions.

Si des luttes sociales et politiques mettant en cause les conditions de l’exploitation mondialisée se développent dans de nombreuses régions de la planète, si la formule « prolétaires de tous les pays, unissez-vous » n’a jamais été autant d’actualité, le capital a beaucoup d’avance sur les salariés en la matière. La mise en concurrence, le chômage, la précarisation qui accompagnent l’extension du salariat constituent de puissants facteurs de division des milieux populaires. La conscience des intérêts collectifs recule ou se cherche face à des puissances capitalistes qui en se mondialisant semblent s’être mises hors de portée des luttes, d’autant plus que les convergences internationales, même européennes, demeurent balbutiantes. Le rejet de la mondialisation peut fort bien aller de pair dans ces conditions avec le développement d’égoïsmes individuels ou catégoriels, de nationalismes ou de communautarismes qui apparaissent faute de mieux comme la seule manière de se protéger et de ne pas perdre ses acquis ou ses valeurs dans la compétition mondiale. La période dans laquelle nous sommes entrés nécessite donc un énorme travail politique et idéologique de mobilisation et de solidarisation des salariés et des peuples.

Une crise très profonde des modes de développement.

Notre époque est aussi celle d’une prise de conscience que l’avenir même de la planète est menacé si on continue comme cela. Un productivisme aveugle, obéissant prioritairement aux lois du profit, gaspille les ressources naturelles, met gravement en cause les écosystèmes et la biodiversité, et est aujourd’hui responsable d’une augmentation considérable des émissions de gaz à effet de serre. Les désastres climatiques touchent en priorité les plus pauvres de la planète. Le pillage des ressources naturelles qui s’est accéléré ces dernières décennies aiguise les conflits pour leur appropriation. Crises sociale, financière, écologique, crises du travail, de l’emploi, de l’énergie, de l’eau, de l’alimentation, de la consommation, crises démographique, urbaine, démocratique s’aggravent et se nourrissent les unes les autres. Une conviction s’affirme que ces crises appellent d’autres avancées de civilisation, qui non seulement remettent en cause les modes de production et d’échange capitalistes, la financiarisation de l’économie, la recherche effrénée du profit, mais au-delà l’ensemble des rapports de domination, d’exploitation et d’aliénation qui gouvernent le monde, les êtres humains et la nature depuis des millénaires.

Il s’agit d’inventer un mode de développement humain durable, non productiviste, susceptible de préserver la planète pour notre génération et celles qui viennent tout en maintenant et en poursuivant l’ambition d’égalité et de justice sociale. Le capitalisme n’est pas ce système d’avenir. Le temps court des profits est incompatible avec le temps long des écosystèmes. Le dépassement de la crise écologique devient un élément majeur de la transformation sociale.

Révolution des consciences et nouveau rapport au monde.

Dans la mondialisation, les rapports au temps et à l’espace se transforment. Les migrations humaines s’amplifient, charriant le brassage des cultures et le choc des inégalités. Les forces capitalistes s’emploient à imposer leur vision du monde et leurs valeurs. La mondialisation a pris des formes d’ « occidentalisation » du monde avec des stratégies et des processus néo-impérialistes d’hégémonie économique, sociale, culturelle, idéologique.

Une culture de guerre permanente, la fameuse thèse du « choc des civilisations », avec en effet miroir l’irruption de l’intégrisme et du fondamentalisme instrumentalisant les questions des identités, des religions, nourrissent de prétendues oppositions civilisationnelles entre des « communautés » présentées comme antagoniques, avec comme corollaire des affaiblissements démocratiques, un recul des valeurs universelles d’émancipation humaine, un refus mutuel de la reconnaissance légitime de la diversité culturelle et au bout du compte d’une communauté de destin pour des avancées communes de civilisation.

Malgré cela, l’aspiration à des valeurs de progrès et de solidarité a cependant résisté et de nouvelles aspirations à l’émancipation ont émergé. La conscience sociale de l’unicité du monde a véritablement progressé.

Dans ce chahut des consciences, des sentiments très contradictoires cohabitent, d’autant que d’autres interrogations essentielles ont surgi sur la responsabilité humaine dans le devenir de notre civilisation : sur la notion de progrès, sur la place de l’individu, sur les enjeux éthiques, démocratiques, sociaux, écologiques, culturels et scientifiques : un nouvel universalisme perce dans la mondialisation.

Nouvelles conflictualités.

Nous vivons un état du monde issu d’une transformation radicale du système des relations internationales depuis la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique il y a quelque vingt ans. Les Etats-Unis ont cherché une hégémonie sans rival dans une logique de guerre permanente – dite « guerre contre le terrorisme » - qui a pris toute sa dimension après le 11 septembre 2001. Mais cette stratégie néo-impérialiste, qui se heurte aux réalités d’un monde beaucoup plus complexe que la rhétorique idéologique utilisée par George Bush, débouche sur un fiasco en Irak et en Afghanistan. Elle nourrit une impasse dramatique dans le conflit israélo-palestinien où l’injustice choquante subie par le peuple palestinien alimente les tensions dans toute la région et au-delà.

La confrontation russo-américaine dans le Caucase vient brutalement d’exacerber les tensions en aggravant les risques pour la sécurité internationale. Cette situation inédite depuis la fin de la guerre froide rappelle à tous, aux forces progressistes en France et en Europe, l’importance d’une mobilisation politique et citoyenne pour la paix à la hauteur des dangers et de ces nouveaux enjeux.

Dans ce monde où les dépenses militaires atteignent à nouveau des chiffres records, les Etats-Unis restent dominants, mais, en dépit d’une puissance inégalée, ils ne sont plus en capacité de maîtriser à leur guise les relations internationales. Aussi, ils essayent comme jamais d’embarquer les puissances moyennes, comme celles de l’Union européenne, sous l’étendard de l’OTAN, dans leur logique de guerre.

En même temps, de nouvelles puissances riches de milliards d’êtres humains et de très anciennes civilisations, Chine, Inde, Russie, Brésil…, émergent. L’hégémonie occidentale dans l’histoire du capitalisme est en question. Même profondément déstructurés par la poussée du capitalisme néo-libéral, les pays d’Afrique contestent désormais les relations de domination qui les étouffent. En Amérique latine, les changements politiques expriment des résistances croissantes.

Aux anciennes oppositions Est-Ouest et Nord-Sud, succède une autre configuration mondiale marquée par l’exacerbation des concurrences, des contradictions et des rivalités de puissances entre capitalismes, par des tensions protectionnistes, des nationalismes, des guerres économiques violentes, des conflits politico-religieux, des guerres civiles dans des Etats déliquescents, des terrorismes… Le nouvel état du monde a produit une véritable mutation de la conflictualité internationale.

Au cœur des désordres de ce nouveau monde, l’Union européenne devient un enjeu essentiel, et c’est notamment faute de refonder son projet et ses relations au reste du monde, qu’elle connaît une crise qui ne cesse de s’aggraver.

Paix, sécurité et développement sont donc aujourd’hui des défis planétaires qui ont partie liée. Tout commande d’agir tout à la fois pour favoriser les conditions d’une maîtrise démocratique, publique et multilatérale du développement sur le plan mondial ; pour relancer le désarmement ; pour réunir les conditions sociales qui rendront solides la sécurité et la paix ; pour obtenir des changements profonds des politiques et de la conception de l’Union européenne. 

Des conditions de luttes sociales et politiques transformées.

Dans ce processus extraordinairement contradictoire qu’est la mondialisation, la bataille fait donc rage en tous domaines pour faire prévaloir ou bien des logiques de dominations renforcées, ou bien des issues d’émancipation. Le cours de la mondialisation n’est pas joué pour toujours, mais les conditions du rassemblement de celles et ceux qui ont intérêt à se libérer des rapports d’exploitation sont transformées.

Les forces du capital ont marqué des points. Elles ont déployé ces dernières décennies et déploient chaque jour des efforts gigantesques pour mettre les bouleversements à l’œuvre au service de leurs intérêts, pour construire des rapports de force qui accroissent leurs dominations et en faire de véritables verrous au changement. Tout est fait pour faire grandir l’idée que les solutions collectives sont inefficaces et le plus souvent dangereuses. Les valeurs de l’argent sont promotionnées. Les nouvelles exigences de chaque personne humaine sont dévoyées en individualisme sans foi ni loi. L’égoïsme (individuel, communautaire, nationaliste) dispute le terrain aux besoins de mise en commun, en proportion des divisions attisées entre les peuples et les salariés, par exemple entre « assistés » et « méritants », et du renoncement à espérer peser sur le cours des choses. La puissance de circulation de l’information et la marchandisation culturelle sont mises au service de la normalisation de la pensée et des consciences.

Mais, là encore, le mouvement n’est pas linéaire. Depuis les années 90, des peuples réagissent aux dégâts de ce capitalisme financiarisé et mondialisé. Les luttes se développent, parfois importantes. Comme pour le CPE en France, elles connaissent de premiers succès très significatifs. Le rejet croissant de la mondialisation capitaliste pousse partout (en Amérique latine, en Europe, sur tous les continents) à chercher à construire des solutions politiques, des solidarités nouvelles. Le mouvement altermondialiste en témoigne à sa manière. Les « non » français, néerlandais et irlandais en Europe aussi d’une autre manière. Dans tous ces mouvements pointent le besoin d’alternatives qui pour le moment ne trouvent pas leur chemin.

Cette crise des alternatives politiques affaiblit les forces de progrès. La faillite des régimes de l’Est marque les consciences. Elle est exploitée pour discréditer tout projet de dépassement du capitalisme. L’échec des modèles sociaux-démocrates, notamment européens, et le ralliement progressif des forces s’en réclamant aux politiques néo-libérales qui elles aussi échouent, accroissent le désarroi. Sur le plan idéologique, le clivage gauche/droite est brouillé. Les partis qui prétendent contester le système ou les logiques capitalistes, communistes ou non, sont très affaiblis. La division des forces de gauche, la déception, la colère ou la démobilisation électorale qui suivent leurs expériences gouvernementales pèsent lourdement.

Toute la question est de savoir si les forces qui s’expriment seront capables d’inventer de nouvelles réponses, de rassembler politiquement les victimes aujourd’hui divisées et dispersées du capitalisme financier mondialisé. Les tentatives et les échecs, comme les nôtres en France, montrent l’extrême difficulté à surmonter les obstacles. Mais ce mouvement est en marche. Nous voulons repenser notre projet avec cette ambition.

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